La situation sociopolitique au Niger a été au cœur d’une session extraordinaire, par visioconférence, du parlement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ce samedi 12 août 2023. Les parlementaires ont planché sur la crise au Niger et les sanctions de l’institution qui pèsent sur la population nigérienne.
La session a été présidée par le Président du parlement de la CEDEAO, Sidie Mohamed Tunis. Les parlementaires togolais membres du parlement de la CEDEAO ont plaidé pour l’adoption d’une résolution de l’institution sous-régionale pour encourager les Chefs d’Etat à opter pour l’option du dialogue et de la négociation.
A l’entame de la session, après adoption de l’ordre du jour, le Président du parlement de la CEDEAO, Sidie Mohamed Tunis, dans son allocution a émis le vœu que le parlement soit impliqué dans la résolution de la crise politique au Niger. Il a, par ailleurs, salué les efforts des Chefs d’Etat et de gouvernement, réitéré la libération du Président Mohamed Bazoum, prôné le retour à l’ordre constitutionnel et dit privilégier la négociation et les voies diplomatiques en vue de la sortie de la crise.
Le projet de mémorandum à l’ordre du jour de cette session a permis de décrire la situation politique en République du Niger, retracer les résolutions et sanctions issues des Sommets des Chefs d’Etat et de gouvernement des 30 juillet et 10 août 2023, notamment la fermeture des frontières aériennes, le gel des avoirs des autorités militaires du putsh et des membres du nouveau gouvernement. L’intervention de plusieurs parlementaires a permis de noter que la concertation, la méditation et les voies diplomatiques sont à privilégier. Ainsi, sur 21 parlementaires intervenus pour la circonstance, 17 sont pour la voie diplomatique, 2 pour l’intervention militaire, 1 pour les deux options et un neutre.
Le Togo était représenté par l’honorable Ibrahima Mémounatou, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale du Togo et troisième vice- présidente du parlement de la CEDEAO, l’honorable Soklingbe Senou et l’honorable Agbandao Kounou Nahou.
Conformément à l’article 58 du traité révisé de la CEDEAO de 1993 et l’article 3 du protocole relatif au mécanisme de prévention et de gestion de conflit, le recours à une intervention armée ou à la guerre ne figurent pas comme solution à une situation telle qu’elle prévaut au Niger.
Dans son intervention, la troisième vice-présidente du parlement de la CEDEAO, Ibrahima Mémounatou a indiqué que « je ne saurai cautionner une option de guerre comme solution dans un pays frère et ami comme le Niger. On ne saurait éteindre le feu par le feu. Et comme l’aimait dire le père de la nation togolaise au sujet de la guerre, on sait quand et comment elle commence mais on ne sait jamais quand elle prend fin ».
Pour la troisième vice-présidente du parlement de la CEDEAO, « la solution est celle de la concertation, du dialogue car pendant que nous serons en train de faire la guerre, il n’est pas à exclure que d’autres puissances étrangères seraient en train de profiter de nos ressources ».
Cette session extraordinaire du parlement de la CEDEAO a condamné le coup d’état en République du Niger ainsi que la détention illégale de Mohamed Bazoum, de sa famille et des membres du gouvernement, a demandé la réouverture des frontières.
Par ailleurs, l’une des décisions majeures issues de cette session est la mise sur pied d’un comité ad hoc de médiation en vue de la résolution de la crise au Niger.